Amanhã, na Alvorada
Amanhã, ao branquear na alvorada a campanha
Eu partirei. Bem sei o quanto esperas por mim.
Irei pela floresta, irei pela montanha.
De ti não posso mais viver distante assim.
Eu partirei. Bem sei o quanto esperas por mim.
Irei pela floresta, irei pela montanha.
De ti não posso mais viver distante assim.
Irei, a vista fixada, a mente ensimesmada,
Sem nada ver em volta e sem ruído ouvir,
Desconhecido, só, curvado, mãos cruzadas,
Triste. As noites dos dias não vou distinguir.
Sem nada ver em volta e sem ruído ouvir,
Desconhecido, só, curvado, mãos cruzadas,
Triste. As noites dos dias não vou distinguir.
Eu não contemplarei o ouro do sol que tomba,
Nem as velas ao longe para Harfleur rumando,
E ao chegar deporei na cruz de tua tumba
Um buquê de azevinho e urzes desabrochando.
Nem as velas ao longe para Harfleur rumando,
E ao chegar deporei na cruz de tua tumba
Um buquê de azevinho e urzes desabrochando.
Demain, dés l'Aube
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne
Je partirais. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irais par la forêt, j’irais par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je partirais. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irais par la forêt, j’irais par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherais les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste. Et le jour pour moi sera comme la nuit.
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste. Et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverais, je mettrai sur ta tombe
Un boquet de houx vert et de bruyère en fleurs.
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverais, je mettrai sur ta tombe
Un boquet de houx vert et de bruyère en fleurs.